NOWHERE - NOW HERE : parler en public
Parler en public est une position relativement difficile pour beaucoup d’entre nous. Selon la nature de vos missions professionnelles, les contextes peuvent être variés et les défis paraître très différents - devant vos pairs, un jury, un groupe d’enfants, des inconnus, en réunion de travail, devant 5 ou 100 personnes, pour présenter des résultats, exposer un point de vue, enseigner, faire rire, faire réfléchir, convaincre, ouvrir le débat, … pour autant, dans tous les cas la prise de parole est un moment stressant qui nous fait sortir de notre zone de confort, et peut même sembler “périlleux”. Pourquoi cette insécurité ? Comment surmonter ses appréhensions et communiquer avec aisance et fluidité ?
Je vois plusieurs raisons à la forte “pression” ressentie lors d’une prise de parole en public :
“Prendre” la parole, c’est en fait “donner” beaucoup de soi ; cela engage notre personne entièrement : notre corps, notre ancrage, notre souffle, notre voix, notre capacité de concentration, notre maîtrise du sujet, notre capacité d’attention aux réactions des autres, notre notion du temps, notre sens de l’adaptation, notre esprit d’analyse et hauteur de vue, notre capacité d’écoute, d’interprétation, d’improvisation,… Tant de choses à maîtriser en même temps !
Prendre la parole, c’est aussi revendiquer l’attention de tous les autres : que tous les yeux et oreilles de l’assistance soient braqués sur nous est à la fois ce que l’on cherche (la distraction et l’inattention de l’auditoire est vécue comme un échec) et ce que l’on redoute, car on se sent alors très exposé : toutes nos manies de langages, tics, hésitations, tout de ce que nous ne saurions pas gérer dans la liste ci-dessus pourrait être perçu… ? Nous avons peur du jugement des autres et de révéler des faiblesses.
Prendre la parole en public, c’est être impliqué dans un dispositif relationnel et de communication dont on ne peut pas “s’échapper” ; on ne peut pas s’interrompre ou se retirer à sa guise ! On est en direct, en présence des autres, et attendu d’eux. Les prises de parole publiques qui nous font peur ne sont pas celles qui nous viennent spontanément, dans une tablée amicale ou au micro d’un journaliste lors d’une manifestation, ce sont surtout celles qui sont prévues, pour lesquelles nous avons rendez-vous avec les autres, en un lieu et horaire fixe, avec un enjeu bien défini. Les codes de communication que nous devons adopter sont très contraints et largement imposés. Nous ne pouvons plus modifier ni différer le contexte d’écoute : cet horizon d’attente devient un défi à relever sans échappatoire.
Pour renforcer sa confiance à l’oral, il y a bien des dimensions sur lesquelles on peut progresser. Mais la première chose que je souhaite partager ici, fondamentale selon moi, est qu’il ne faut ni subir sa propre prise de parole ni chercher à s’en absenter, il faut entrer dans la situation ! Même si elle peut être semblable à d’autres déjà vécues, est inédite. Lorsqu’on est “nulle part” (NOWHERE), l’auditoire le sent, le lien de la communication se perd et notre message ne passe pas ! Il est important d’être totalement présent à ce qui se joue ici et maintenant - NOW HERE - pour que notre voix porte, que le sens soit partagé, que la communication ait lieu.
Pour passer de NOWHERE à NOW HERE, remarquez, il suffit d’un espace… c’est une première piste : respirer, accorder à soi-même et aux autres la juste dose de lenteur et de calme. Prendre le temps, le temps de faire corps avec ce que l’on dit, le temps pour l’autre de nous comprendre. S’ancrer, s’installer en soi, embrasser la salle du regard, attraper l’attention des gens, poser sa voix, articuler, laisser venir les silences naturels dans notre propos et faire résonner les mots phares qu’on vient de prononcer, rester sur le fil, garder son cap… être à bord de son propos ! La qualité de présence fait une énorme différence…
Présence à soi,
Présence aux autres,
Présence à ce que l’on veut vraiment dire…
Le “sens” qu’iMi permet de développer dans vos prises de parole implique tout cela à la fois : le sens des mots et la portée de votre parole (signification), le sens du contact et de la situation (perception, aptitude), le sens dans lequel vous avancez et l’écoute de votre boussole intérieure (direction, orientation).
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Et vous, comment vivez-vous vos prises de paroles ? Vous sentez-vous légitime et à votre juste place lorsque vous parlez en public ?
La hantise de prendre la parole pénalise-t-elle votre vie professionnelle ou sociale ? Quelles clés avez-vous trouvées en vous-même pour vous ancrer, trouver votre voix, garder clair le fil de vos idées, vous adapter à l’auditoire sans perdre le message ?
Parler en public est difficile : trouver sa place et son aisance dans l’attention des autres